Tristes
Tropiques
Longtemps, je me perds dans les forêts
de pluie.
Remontant l'Orénoque, le Rio Negro et
l'Inini.
Des nuits d'insomnie, à guetter
l'appel de l'Amazonie.
Murmure, flûte mélancolique, dans la
forêt de pluie
Jungle dans ma
tête, réalité que je fuis.
Fleurs, troncs,
feuillages,
S'écartent sur mon
passage.
Ma pirogue glisse
sur le Maroni,
Nuit, grenouilles,
insectes, tapage
Coque qui fend les
eaux sombres
Trempée par la
pluie sans relâche.
L'eau comme de
l'encre et la cascade si blanche
Avant de se lâcher
dans la vasque, enfants se tenant aux branches
Plonger dans l'onde
et ne jamais remonter
Couler à pic dans
les flots noirs de l'oubli
Feuilles, mousse,
troncs, arbres
Chercher un arbre,
un seul arbre, un nid
Un tronc solide,
territoire infini
Pluie, magie,
chamane aux yeux pers
Je suis singe
hurleur au loup de soie
De la cime de
l'arbre, au fond de la selva
Un gouffre de jade,
un cenote aux reflets verts.
Vert de jade et
gouffre amer
De la cime de
l'arbre, mon âme à l'envers
Sacrifice, danse et
magie
Mon coeur coule
dans le Maroni.
Longtemps, je me
perds dans la forêt de pluie
Singe hurleur,
masque de soie, foudroyé
Danses,
incantations, magie
Plonger, tournoyer,
se noyer.
Dans le vert jade,
le cenote
De ses yeux, ne
jamais remonter.
Couler à pic,
oublier la douleur
La forêt me perd,
reste la couleur.
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