vendredi, juillet 11, 2008

éco-régie...


Non, justement pas d'économies de moyens sur le plateau des Chorégies d'Orange! Que du grandiose, du lourd, du couillu, du Carmen quoi! Hé bien, oui, votre serviteuse a eu l'insigne honneur d'être conviée à la générale par un beau torero, grand ami des animaux au demeurant, au costume et aux yeux d'un noir de jais (huhuhu, lucky Chan Chan!!) De l'arbre gigantesque en polystyrène (si, si, si je l'ai vu trembler aux passage de la soixantaine de figurants) aux braseros et aux torchères, le décor s'accomode fort bien du gigantisme du théâtre antique. Pas de couleurs pétantes, des tons à la Goya, pour une Andalousie en teintes sourdes. Seul le dernier acte voit éclater les paillettes des costumes de toreros et se découper la blancheur mortifère de la robe de Carmen qui marche à la mort comme un goodfella de chez Scorcese....Impressionnant aussi ce final qui voit se rassembler sur scène les quelques 200 participants au spectacle ainsi que les chevaux, mais si, mais si...Bref, du spectacle comme on aimerait en voir plus souvent...

Mon père, ce héros au sourire si doux...



Changamusarderies au bord du Rhône et sous le pont d'Avignon. Du palais des Papes jusqu'au théâtre Antique d'Orange, le Lys de Shanghaï promène son spleen, caché sous des robes multicolores...Une seule couleur, rouge-crimson, pour la robe de Darina al Djoundi dans son one woman show "Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter" et un coup de foudre. Je suis tombée amoureuse de cette femme splendide, émouvante comme une tragédienne, délurée comme un Gavroche qui raconte sa jeunesse incroyable pendant la guerre du Liban. Elle s'adresse à son père mort, intellectuel jusqu'au boutiste qui voulut élever sa fille en être libre dans un pays où "la virginité est le seul capital de la femme orientale". Ce père, elle le soustrait aux versets du Coran lors de la veillée funèbre parce que selon lui "un croyant est le pire des casse-couilles qui passe son temps à faire chier les autres sous prétexte qu'il veut aller au Paradis". Ce père, depuis son exil ou sa prison, lui défend de porter un soutien-gorge ou lui conseille de se déflorer elle-même afin qu'aucun homme ne puisse "l'ouvrir comme une cannette de Sprite". Ce père, la libère mais aussi la condamne, on ne peut pas être libre, quand on est la seule parmi des millions. L'histoire est tragique, la souffrance de cette jeune femme indicible et un long silence accueille le retour à la réalité, comparable à celui qui suit les images des massacres de Sabra et Chatila, à la fin de "Valse avec Bachir".
Une Libanaise, un Israëlien, une même génération, une même souffrance des deux côtés de la barrière. Mais je reste bluffée par le témoignage de Darina, après tout, n'est-ce pas une illusion que de vouloir la liberté totale lorsqu'on est femme que ce soit en Orient ou un Occident? Voir mes
pensées précédentes sur la question

jeudi, juillet 03, 2008

Knowing me, knowing you...

Ah écouter Arno reprendre ce délicieux titre d'Abba sous les cieux d'Istres!! Quelle délicieuse surprise, j'avoue que Arno me faisait un peu peur, j'ai pas un super souvenir de Gainsbourg sur ses dernières années mais le bonhomme a de la réserve, du coffre et de la bouteille (même pas rigolo, Changaili, retourne à tes bouquins). Concert de cymbales; beaucoup d'émotion lorsqu'il évoque les yeux de sa mère, un peu moins lorsqu'il hurle "On est moche mais on s'amuse", apparemment, il l'a déjà refilé au festival d'Ostende (voir vidéo)...mais j'ai bien aimé. Et n'en déplaise aux mauvaises langues, j'ai bien aimé ce fou furieux de Cali, dopé par la libération de Sainte Ingrid, déboulant à toute berzingue dans une arène à moitié vide armé d'un mégaphone pour faire descendre le public des gradins...Putain, putain, c'est vachement bien...