mardi, février 19, 2008

Alf Lela


Je suis quelquefois des chemins qui ne mènent à rien, j'emprunte des passerelles désolées au bord de l'eau et rien plus rien n'a de sens.
En vie, oui, mais pourquoi et surtout pour qui... A ces moments là, le coeur me fait encore mal et cogne furieusement contre ma poitrine comme s'il voulait s'en échapper. J'ai l'impression alors que tout le monde me voit telle que je suis, sans masque, sans perruque orangée, sans sequins tressautant autour de ma taille . Oui, je peux vous charmer, je peux vous faire bafouiller avec un seul de mes regards, je peux me moquer de vous et rire très haut.
Mais vous savez bien que ce n'est pas moi. Il suffit d'un rien, de prendre juste le temps d'oublier les apparences pour me faire déborder le coeur et les yeux. Et alors plus rien n'arrête le flot de mes larmes qui montent par vagues successives. A ce moment là, tout disparaît, tout se dissout en traînées de mascara noir, le décorum me lâche et je suis juste cette âme égarée qui a tellement besoin que quelqu'un quelque part l'écoute et lui dise "Arrête de pleurer, je t'en prie, je vais te faire une tasse de thé, on va fumer une cigarette et çà ira mieux, mais arrête de pleurer." . Il y a eu ce quelqu'un quelque part, qui m'a vue avec son coeur. Il y a eu beaucoup de tasses de thé et trop de cigarettes mais j'avais promis de lui consacrer ces lignes. Une croix bleue était tatouée sur son poignet, et ses grands yeux reflétaient la beauté de son âme.