jeudi, novembre 01, 2007

L'effet papillon

Loin des japoniaiseries, j'étais l'autre soir pour la première fois depuis bien longtemps à l'opéra de Marseille. Notre bel opéra a été récemment refait et Changai Li a eu pleins de souvenirs qui lui sont revenus aux zieux et aux narines.


L'opéra et moi, c'est une longue histoire. Ma grand-tante y était couturière, elle me racontait Noureev, Zizi Jeanmaire et Roland Petit. Elle nous faisait des robes de princesses d'enfer avec les strasss et les chutes de taffetas qu'elle récupérait là-bas. Je me rappelle de ballets, de Coppelia, Gisèle et La Chauve Souris. Bien sûr, je ne me déguise plus, le mannequin de couture de ma grand-tante prend la poussière dans un quelconque grenier et les robes partent désormais en lambeaux mais la nostalgie est toujours ce qu'elle était, n'en déplaise à feu Simone S.


Tout çà pour dire que j'y suis retournée, pour y voir Mme Butterfly. Installée dans une baignoire, mais néanmoins chaussée de boots en vynile (fashion victime, voui, môssieu, je le suis, je le reste), j'ai assisté à un spectacle d'une sobriété étonnante. D'abord, il faut le mentionner, les deux rôles principaux étaient tenus par deux asiatiques, dont une Suzuki (pas la moto, la suivante de Mme Butterfly, bande d'ignares!!!) vraiment à couper le souffle. Et puis j'ai bien aimé la mise en scène : une simple cabane de pêcheur au bord de l'eau que la Miss Papillon transforme en petit bout d'Amérique avec un drapeau et une statue de la liberté, un barge où elle passe sa nuit d'amour avec Pinkerton l'infâme et un ponton où elle commettra son hara-kiri, épinglée like a butterfly on a wheel . La mer qui ammène l'amour et la mort est omniprésente et j'ai cru un moment relire les premiers chapitres de Memoirs of a Geisha de Arthur Golden lorsque la future Sayuri décrit la maison de son enfance, la tipsy house de ses parents, pauvres pêcheurs dans le Japon du début du siècle. Evidemment je n'ai pas retenu mes larmes, lorsque la pauvre Butterfly s'emmure dans son attente et ses illusions car je sais trop bien à quel point l'amour peut vous aveugler. C'est là la magie de la musique que tout art cherche à atteindre, être compris sans décryptage, sans sous-titre, simplement en touchant au coeur. Un bel di, vedremo...tu parles Charles, makache welou, tu verras keud mais bon continue à chanter cet aria, c'est trop beau, tiens je vous mets la Callas, çà vous nettoiera le canal lacrymal

Voilà, bon bref après c'est pas tout çà, faut se sustenter, alors direction le Corse de la rue Fort Notre Dame, ah zut, j'ai oublié son nom mais allez-y hein. D'abord le papa de Nicole himself, lui vendait du poisson, sa soupe corse est TERRIBLE (et aphrodisiaque, VOUI, je confirme....), ses spaghettis au figatelli sont un PECHE MORTEL et en plus il chante Alain Barrière (si, si, si) alors si vous passez par là, courez-y, les restaurateurs généreux çà court pas les rues...

4 commentaires:

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

l'opéra j'y ai foutu une fois les pieds, c'était pour entendre "la jeune fille et la mort", mais ce n'est pas de l'opéra. j'en garde un excellent souvenir bien que ça me change de toutes ces soirées punk et techno.
sinon je suis définitivement revenu dans le monde merveilleux du virtuel.
a plus.

ISARAIN a dit…

on t'a vomi dessus à ta soirée trash punk?

Cà manquait à l'opéra....

Tin, si tu viens un jour à marseille je t'emmène chez le Corse, il chante du Alain Barrière, voui monsieur!!!

Anonyme a dit…

C'est pas mon Papa, c'est mon Pépé !

ISARAIN a dit…

ah marde si je me gourre dans la généalogie nicolesque maintenant!!!