mercredi, juin 14, 2006

La Croix du Sud.


ou d'Agades...
Elle est là, pendue à mon cou depuis mon retour de Marrakech pour me rappeler que le Sud ce n'est pas Marseille et qu'un long hiver m'attend avec des rafales glacées de mistral.
Mon regard est tourné vers la mer, vers l'autre rive, pour la première fois de ma vie. J'ai passé beaucoup de temps à rêver de brumes londoniennes et de neiges new-yorkaises. Je croyais détester le soleil, je me suis trompée, j'étais bien trop gâtée par ma dirty old town et son ciel immaculé.

Je reste au bord de la mer, je me baigne tant que je peux. Le soir, je file à l'Esplanade Saint Jean où je vois les clandos fumer du shit et les fraggles jouer du djembé. Le Palais du Pharo se mire dans les eaux vertes de l'entrée du port. On voit passer les vedettes des pilotes et dans notre dos retentissent les sirènes du Napoléon Bonaparte et du Tariq Ben Ziad. Et on reste là, à regarder les bateaux passer. Je ferme les yeux, je sens les odeurs de sel et je sais que l'été est déjà là depuis un moment et que ma vie est vaine , plantée entre les forts Nicolas et St Jean. Je n'ai rien à faire, Marseille est trop petite pour moi, je le sais. Ma soundtrack sort d'un frigo, chantée par des types de Manchester, Bristol ou Crawley. Eux au moins avaient l'excuse d'un temps de chien à leur spleen délétère mais moi ?

J'ai le soleil à profusion, mais Marseille manque de chaleur. J'ai beau rajouter de la coriandre et du poivre à mes assiettes et de la menthe à mon thé, tout me paraît fade.

No sweet perfume that would torture you more than this

Oui, c'est bien de la torture. Ce manque qui me tord, et me laisse sans voix et sans vie sur cette rive-là.

I dream of love as time runs through my hand


listen to my heart beating against his

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